Ajouté le 2 oct. 2025

La ville est un théâtre de lumière. Sous ses néons, ses enseignes et ses vitrines, elle se fragmente et se recompose, à la manière d’un miroir qui ne restitue jamais l’image entière mais la disperse, la dédouble, l’habille d’échos.
C’est dans ce jeu de transparences et d’opacités qu’est née ma série Reflets urbains.
L’énigme des vitrines
Les vitrines m’attirent depuis toujours. Elles ouvrent un espace paradoxal : dedans et dehors à la fois. Elles enferment des objets promis au désir, mais s’offrent en même temps comme surfaces de projection. Le passant qui s’y attarde ne contemple pas seulement ce qui est exposé : il s’y découvre lui-même, mêlé aux silhouettes anonymes, aux façades, à la rumeur du monde.
Explorer la frontière fragile
Peindre les vitrines, c’est explorer cette frontière fragile. Ce n’est pas seulement représenter la ville, mais donner corps à ce dialogue incessant entre ce qui se montre et ce qui se reflète, entre ce qui attire et ce qui échappe.
Lumière, verre et reflets
Chaque toile est construite comme une énigme. Elle oblige le regard à osciller, à franchir la vitre, à revenir sur ses pas. Elle convoque le spectateur dans un mouvement, l’invite à recomposer l’image, à chercher un sens qu’aucun détail isolé ne contient à lui seul.
La lumière, le verre, le reflet : voilà mes outils. Ils me permettent de revisiter les genres classiques qui me passionnent – le portrait, la nature morte, le paysage urbain – et de les inscrire dans une écriture contemporaine.
Un miroir tendu au spectateur
Mes Reflets urbains ne disent pas seulement la ville. Ils parlent de nous. De nos désirs projetés, de nos solitudes partagées, de nos mémoires incrustées dans la surface brillante du verre.
Car au fond, chaque vitrine est moins une fenêtre qu’un miroir.